Sérodiscordance au sein des couples vivant avec le VIH au Bénin : aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et psychosociaux
DOI:
https://doi.org/10.19044/esj.2025.v21n15p151Keywords:
VIH, couple sérodiscordant, PrEP, épidémiologie, BéninAbstract
Introduction : Les couples sérodiscordants représentent une proportion significative des nouvelles infections par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) dans le monde. Cette étude explore les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et psychosociaux de la sérodiscordance au VIH à Parakou, Bénin, pour éclairer les stratégies de lutte contre cette pandémie. Méthodes : Une étude transversale à visée descriptive a été réalisée du 1er juillet au 31 décembre 2022 auprès de 417 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) sous traitement antirétroviral (TAR) depuis au moins six mois, ayant un conjoint au statut sérologique connu. Résultats : Parmi les 417 participants, 299 vivaient en couple sérodiscordant. L’âge moyen des participants était de 37,55 ± 10,25 ans, avec une prédominance féminine (80,27 %). Bien que 93 % connaissaient le préservatif comme moyen de prévention, seuls 2 % étaient informés sur la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Les comportements à risque comprenaient le multipartenariat sexuel (21,40 %) et une utilisation irrégulière du préservatif (25,08 %). Les tensions conjugales touchaient 25,75 % des couples, et des impacts psychosociaux tels que la stigmatisation et l’isolement social étaient rapportés. Une bonne observance au TAR (85,95 %) a été observée, favorisant une suppression de la charge virale chez 83,95 % des participants. Conclusion : La sérodiscordance au VIH est un phénomène crucial à intégrer dans les stratégies nationales de lutte contre l’infection au VIH. Sa prise en compte renforcée, accompagnée d'une sensibilisation accrue à l’utilisation de la PrEP, pourrait jouer un rôle essentiel dans la réduction des nouvelles infections. En mettant l'accent sur la prévention combinée, le Bénin pourrait se rapprocher de son objectif « zéro nouvelle infection » d’ici 2030.
Introduction: Serodiscordant couples account for a significant proportion of new Human Immunodeficiency Virus (HIV) infections worldwide. This study explores the epidemiological, clinical, therapeutic, and psychosocial aspects of HIV serodiscordance in Parakou, Benin, to inform strategies to combat the epidemic. Methods: A descriptive cross-sectional study was conducted from July 1 to December 31, 2022, among 417 people living with HIV (PLWH) on antiretroviral therapy (ART) for at least six months, with a partner whose serological status was known. Results: Among the 417 participants, 299 were in serodiscordant relationships. The mean age was 37.55 ± 10.25 years, with a predominance of women (80.27%). While 93% were aware of condoms as a preventive method, only 2% were informed about pre-exposure prophylaxis (PrEP). Risky behaviors included multiple sexual partnerships (21.40%) and inconsistent condom use (25.08%). Marital tensions affected 25.75% of couples, and psychosocial impacts such as stigma and social isolation were reported. Good adherence to ART (85.95%) was observed, leading to viral suppression in 83.95% of participants. Conclusion: HIV serodiscordance is a crucial phenomenon to consider in national strategies for combating HIV infection. Its enhanced inclusion, along with increased awareness of PrEP use, could play a key role in reducing new infections. By emphasizing combined prevention, Benin could move closer to achieving the goal of "zero new infections" by 2030.