Utilisation régulière du préservatif par les couples sérodiscordants au VIH au Bénin

Authors

  • Djossou Sègnon Eurydice Elvire Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou
  • Tokpanoude Coovi Nonwanou Ignace Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou
  • Georgia Damien Barikissou Centre de Formation et de Recherche en matière de Population, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou
  • Ahanhanzo-Glele Rhonel Centre d’Information, de Prospective, d’Ecoute et de Conseil sur les IST/VIH/Sida – Borgou/Alibori
  • Agossoukpe Benoît Sedegnon Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou
  • Chabi Boum Orou Bodeidjo Méré Organisation pour le Développement Durable, le Renforcement et l'Auto-promotion des Structures communautaires
  • Agbokpela Blaise Gildas Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la Santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou Service de Santé Publique et Riposte, Direction Départementale de la Santé du Couffo, Aplahoué, Bénin
  • Etchiha Koudénoukpo Fulgence Pédis Institute of Tropical Medicine Antwerp Alumni, Antwerp, Belgium
  • Gnonlonfoun Raphael Institute of Tropical Medicine Antwerp Alumni, Antwerp, Belgium
  • Ponou Amalia Nicole Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la Santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou
  • Aguemon Badirou Unité de santé publique, Faculté des Sciences de la Santé, Université d’Abomey-Calavi, Cotonou

Keywords:

Préservatif, utilisation régulière, couple sérodiscordant, VIH, Bénin

Abstract

L’utilisation du préservatif au sein des couples sérodiscordants au VIH est une stratégie de prévention efficace et largement recommandée, en complément aux autres méthodes de prévention. L’objectif de cette étude était d’une part de déterminer la prévalence et les facteurs associés à l’utilisation régulière du préservatif masculin au sein des couples sérodiscordants et d’autre part de décrire les raisons qui motivent l’adoption ou non de ce comportement. Elle s’est déroulée sur les sites de prise en charge (PEC) de la ville de Parakou, au nord-est du Bénin. Il s’est agi d’une étude transversale multicentrique mixte. Les participants répondant aux critères d’inclusion ont été recrutés sur une période de 7 mois, allant d’août 2022 à février 2023. Sur la base d’un échantillonnage non probabiliste par commodité, les données quantitatives sociodémographiques, économiques, comportementales de même que les antécédents ont été recueillies à partir d’un questionnaire. Le volet qualitatif a permis de recueillir les perceptions et motivations des enquêtés, dans le but purement descriptif, afin d’expliciter les données recueillies par l’enquête quantitative. L’analyse et le traitement des données ont été faits avec le logiciel SPSS 25. Le seuil de significativité a été fixé à 5%. La régression logistique a été utilisée pour identifier les facteurs associés. Les données qualitatives, après transcription, ont bénéficié d’une analyse de contenu thématique. L’utilisation régulière du préservatif concernait moins de 5% des enquêtés. Dans cette population d’utilisateurs réguliers du préservatif, les jeunes (71,43%) et les femmes (85,71%) étaient les plus représentés. La plupart d’entre eux (71,43%) avaient un niveau d’instruction secondaire et plus, avaient un revenu inférieur à 50.000 francs CFA (64,28%), étaient mariés (85,71%) et polygames dans 57,14% des cas. Près de 29% des sujets utilisant systématiquement le préservatif dans leur couple étaient testés positifs pour l’hépatite B et 21,43% démontraient une mauvaise observance du traitement antiretroviral (TAR). Les facteurs associés à l’utilisation régulière du préservatif étaient : l’attitude des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) face à la maladie (p = 0,039) et le stade clinique de l’infection (p = 0,007). Les facteurs facilitant l’utilisation régulière du préservatif étaient : une utilisation du préservatif antérieure au dépistage positif, les recommandations insistantes des agents de santé, la gratuité des préservatifs, la communication saine sur le VIH dans le couple, et les menaces des conjoints. Quant aux barrières retrouvées, il s’agissait de : l’absence de partage du statut sérologique avec le conjoint, la mauvaise perception de l’usage du préservatif dans un couple stable, le déni de la maladie ou la banalisation du risque de transmission et le besoin de prouver à l’autre son amour et sa confiance. Des actions de sensibilisation doivent être menées à l’endroit de la population générale afin d’améliorer en amont de l’infection la perception de l’utilisation du préservatif au sein du couple. 

Condom use in HIV-serodiscordant couples is an effective and widely recommended prevention strategy, complementing other prevention methods. The aim of this study was to determine the prevalence and factors associated with regular condom use among serodiscordant couples, and to describe the reasons for adopting or not adopting this behavior. It was carried out at care sites in the city of Parakou, in northeastern Benin. It was a mixed quantitative and qualitative multicenter cross-sectional study. Participants meeting the inclusion criteria were recruited over a 7-month period from August 2022 to February 2023. Based on non-probability sampling for convenience, quantitative socio-demographic, economic, behavioral and background data were collected using a questionnaire. As for the qualitative component, the aim was to collect the perceptions and motivations of the respondents, for descriptive purposes, in order to clarify the data collected by the quantitative survey. Data were analyzed and processed using SPSS 25 software. The significance level was set at 5%. Logistic regression was used to identify associated factors. After transcription, qualitative data were subjected to thematic content analysis. Regular condom use concerned less than 5% of respondents (4.68%). In this population of regular condom users, young people (71.43%) and women (85.71%) were the most represented. Most of them (71.43%) had a secondary education or higher, had an income of less than 50,000 CFA francs (64.28%), were married (85.71%) and polygamous in 57.14% of cases. Nearly 29% of subjects who systematically used condoms in their relationship tested positive for hepatitis B, and 21.43% showed poor compliance with ART. Factors associated with regular condom use were: Persons living with HIV's attitude to the disease (p = 0.039) and clinical stage of infection (p = 0.007). Factors facilitating regular condom use were: habitual condom use prior to positive testing, insistent recommendations from health workers, free condoms, healthy communication about HIV within the couple, and threats from HIV-negative spouses. As for the barriers found, these were: failure to share serostatus with the partner, bad perception of condom use in a stable couple, denial of the disease or trivialization of the risk of transmission, and the need to prove love and trust to the partner. Public awareness campaigns are needed to improve the general perception of condom use within couples.

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Published

2024-08-08

How to Cite

Elvire, D. S. E., Ignace, T. C. N., Barikissou, G. D., Rhonel, A.-G., Sedegnon, A. B., Méré, C. B. O. B., Gildas, A. B., Pédis, E. K. F., Raphael, G., Nicole, P. A., & Badirou, A. (2024). Utilisation régulière du préservatif par les couples sérodiscordants au VIH au Bénin. ESI Preprints, 20(18), 256. Retrieved from https://esipreprints.org/index.php/esipreprints/article/view/1232

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