Planification familiale et dividende démographique : le cas du Burundi
DOI:
https://doi.org/10.19044/esj.2024.v20n26p98Keywords:
Burundi, planification familiale, dividende démographique, transition démographique, contraception, indicateurs socio-démographiquesAbstract
Au Burundi, le premier programme de planification familiale a vu le jour en 1983 et, à cette époque, ses indicateurs démographiques étaient alarmants. Le pays s’attendait alors à savourer plus tard les avantages du dividende démographique. Quatre décennies après, il sied de souligner que ces indicateurs n’ont pas significativement bougé malgré les efforts consentis. L’objectif de cet article est donc de chercher à savoir pourquoi ces indicateurs socio-démographiques n’ont pas évolué comme ailleurs car, l’Indice Synthétique de Fécondité (ISF) reste parmi les plus élevés du continent (5,5 enfants par femme). Pour mener à bien cette étude, une analyse approfondie des données secondaires présentées en termes de pourcentage, a été faite en se servant des données des Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS) de 1987, 2010 et de 2016-2017 et des projections démographiques de 2010-2050. En essayant de dégager les causes profondes de ces indicateurs qui n’évoluent pas de façon notable, nous nous sommes rendu compte que le pays est très loin de franchir le cap de la Révolution Contraceptive (60 à 85%) des femmes mariées ou vivant maritalement, son niveau d’utilisation de la contraception moderne n’étant que de 23% en 2017. Cela constitue un véritable frein au développement socio-économique du pays. Des facteurs liés à la mentalité, à la religion, des facteurs socio-historico-culturels expliqueraient la faible adoption des méthodes contraceptives et le taux de fécondité qui reste parmi les plus élevés du continent. Compte tenu de ce qui précède, le Gouvernement du Burundi devrait tout faire pour augmenter la demande en planification familiale, réduire de moitié le nombre d’enfants par femme et allouer des ressources propres pour compléter le financement des programmes de planification familiale jugé insuffisant.
Burundi's first family planning program was launched in 1983, at a time when its demographic indicators were alarming. At the time, the country expected to reap the benefits of the demographic dividend at a later date. Four decades on, it is worth pointing out that these indicators have not changed significantly despite the efforts made. The aim of this article is therefore to find out why these socio-demographic indicators have not evolved as they have elsewhere, given that the Total Fertility Rate (TFR) remains one of the highest on the continent (5.5 children per woman). To carry out this study, an in-depth analysis of the secondary data, presented in percentage terms, was carried out using data from the 1987, 2010 and 2016-2017 Demographic and Health Surveys (DHS) and the 2010-2050 population projections. In trying to identify the underlying causes of these indicators, which are not changing significantly, we realised that the country is a long way from reaching the milestone of the Contraceptive Revolution (60 to 85%) of women who are married or living in a marital relationship, with only 23% using modern contraception in 2017. This is a real brake on the country's socio-economic development. Factors linked to mentality, religion and socio-historical and cultural factors explain the low uptake of contraceptive methods and the fertility rate, which remains among the highest on the continent. In view of the above, the Government of Burundi should do everything in its power to increase demand for family planning, halve the number of children per woman and allocate its own resources to supplement funding for family planning programs, which is deemed insufficient.