Pour une formation universitaire à l’interférence langagière
Keywords:
Interférence linguistique, formation des enseignants, français langue étrangère, remédiation, formation professionnalisante, formation initialeInterférence linguistique, formation des enseignants, français langue étrangère, remédiation, formation professionnalisante, formation initialeAbstract
Cette étude porte sur le phénomène de l’interférence linguistique entre l’arabe libanais et le français chez des étudiantes en formation pour devenir enseignantes de français dans le cycle primaire au Liban. Elle vise à identifier les types d’interférences les plus fréquentes, à en analyser les causes et à évaluer l’efficacité d’une séance de remédiation ciblée. La méthodologie adoptée relève de la recherche-action et comprend une enquête diagnostique, une intervention pédagogique collective, ainsi qu’une évaluation des effets de cette intervention. Les données recueillies auprès d’un groupe de 12 étudiantes ont été analysées à la fois de manière quantitative et qualitative. Les résultats révèlent une prévalence marquée des interférences morphosyntaxiques et lexicales, mais également une nette amélioration des performances langagières après la séance de remédiation, notamment grâce au travail collaboratif et à la mobilisation de règles explicites. L’étude suggère que l’interférence ne doit pas être perçue uniquement comme une entrave, mais comme une opportunité didactique permettant de développer la conscience métalinguistique des apprenantes. Des recommandations sont formulées à trois niveaux : la formation des enseignants, l’engagement des étudiants, et l’adaptation du curriculum universitaire. Dans un contexte multilingue et en crise comme celui du Liban, cette recherche met en lumière la nécessité d’intégrer une prise en charge explicite de l’interférence dans la formation initiale des enseignants de français.
This study focuses on linguistic interference between Lebanese Arabic and French among female students training to become primary school French teachers in Lebanon. It aims to identify the most frequent types of interference, analyze their causes, and assess the effectiveness of a targeted remediation session. The research follows an action-research methodology that includes a diagnostic survey, a collective pedagogical intervention, and an evaluation of its outcomes. Data were collected from a group of 12 students and analyzed using both quantitative and qualitative approaches. The results reveal a high occurrence of morphosyntactic and lexical interference, but also a significant improvement in language performance after the remediation session, particularly through collaborative work and the application of explicit language rules. The study suggests that interference should not be viewed solely as an obstacle, but rather as a didactic opportunity to enhance learners' metalinguistic awareness. Recommendations are proposed on three levels: teacher training, student engagement, and curriculum design. In a multilingual and crisis-affected context like Lebanon, this research highlights the urgent need to explicitly address interference in initial teacher education for French as a foreign language.