Importance Socioéconomique et Ethnomédicinale de Haematostaphis barteri Hook F. dans les Localités de Bidzar, Figuil, Boula-ibbi et Lagam, Nord-Cameroun
Keywords:
Haematostaphis barteri, ethnomédicinale, socioéconomique, Bidzar, Figuil, Boula-ibbi et Lagam, Nord-CamerounAbstract
L’étude avait pour but de documenter les connaissances des populations locales sur l’intérêt socioéconomique et médicinales de Haematostaphis barteri dans les localités de Bidzar, Figuil, Boula-ibbi and Lagam, au Nord-Cameroun. Elle s’est déroulée entre septembre et novembre 2018 et a impliqué 93 personnes de trois groupes ethniques (Guidar, Peulh et Guiziga) et choisies de façon aléatoire. Constitués d’hommes, de femmes, de jeunes, des personnes âgées et des tradithérapeutes. La collecte des données a été faite par des entrevues semi-structurées. Ces entretiens ont été conduits en langues française et locale, avec recours parfois à un interprète. Des paramètres ethnobotaniques comme la valeur d’usage et consensuelle, le taux de réponse, l’indice culturel d’importance, le niveau de fidélité et le degré de consensus sur la médication ont été utilisés pour évaluer l’importance de H. barteri dans les localités étudiées. Les résultats obtenus révèlent sur le plan ethnique et genre, une forte participation des Guidars et une dominance du genre masculin. Ces enquêtés pour la plupart étaient analphabètes et exerçaient comme activité principale l’agriculture (68,82%) soutenue par un système d’entraide appelé « Sourgha ». Le nom local de H. barteri variait d’une ethnie à l’autre et était, soit une combinaison de la saveur des fruits et de sa disposition sur l’arbre, ou alors un assemblage couleur et nombre de fruits par grappe. Cette espèce est employée dans quatre (04) domaines d’utilisations, avec un large consentement pour les usages alimentaires (4 UV) et médicinaux (3UV). Le faible consentement (1,33UV) est enregistré pour son utilisation sous forme de bois d’énergie. Les fruits sont majoritairement utilisés dans l’alimentation (37%) et sa vente procure aux ménages des moyens de subsistance ; alors dans la catégorie médicinale, ce sont les feuilles, les écorces et les racines sous forme de décoction qui sont sollicitées pour traiter dix (10) affections ; dont l’anémie, la fièvre, le mal de ventre, la typhoïde, le mal d’estomac et le paludisme comme maladies les plus traitées. Pour booster l’effet du phytomédicament, H. barteri est parfois associée à Tamarindus indica, Acacia nilotica et au miel. Aucune mesure de gestion durable et rationnelle de l’espèce n’a été déclarée par nos enquêtés, toutefois, ils disent avoir mis en place des stratégies comme la multiplication des champs et la diversification de cultures et l’abandon des terres pauvres au profit de nouvelles terres fertiles, pour faire face aux impacts négatifs des changements globaux. Les multiples utilisations et très variées, associées à l’absence de mesures adéquates de gestion soutenable et aux effets du changement climatique affectent les individus de cette espèce dans les localités investiguées ; ainsi des mesures de préservations s’imposent.
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